La Bio d’ici : une plateforme d’approvisionnement en pays de Savoie pour une alimentation bio, saine et de proximité en restauration collective

 

 

 

Structure : Association, puis SIC – Année de naissance : 2011 – Domaine d’activité : Alimentation  – Type de projet : Echanges, Coopération – Localisation : Savoie – Aide allouée en 2013 : 6000 €

 

Vous ne connaissez peut-être pas La Bio d’ici, mais c’est grâce à cette plate-forme que les enfants les plus chanceux des zones desservies peuvent bénéficier d’une alimentation de qualité à la cantine. Lancée par Christine Viron en 2011, La Bio d’ici met en relation les producteurs locaux et les organismes de restauration collective dans les Savoie et l’Ain, avec pour objectif de leur assurer des approvisionnements suffisants et réguliers. Seuls, les producteurs locaux ne pourraient pas garantir une telle régularité. La Bio d’Ici fait donc appel à différents producteurs pour créer une offre compatible avec les demandes de la restauration collective. « Tous nos produits sont garantis 100% bio, explique Christine Viron, et les trois quarts sont locaux ».

 

          Pour faciliter son action, La Bio d’ici s’est installée chez son transporteur, l’entreprise STEF à Chambéry. Elle loue une partie de la chambre froide pour y entreposer ses produits et les distribue par le biais des camions STEF, ce qui permet d’éviter des tournées inutiles. D’un point de vue légal, La Bio d’ici est organisée en Société d’Intérêt Coopératif (le même principe qu’une SCOP mais avec un sociétariat ouvert aussi aux non-salariés). Elle est donc administrée par ses 31 sociétaires qui se divisent en cinq catégories : les producteurs et les organismes bénéficiaires, les salariés, les membres fondateurs, les soutiens indépendants et les collectivités territoriales. La gouvernance est collective avec, à la tête de l’organisme, Christine Viron, plus un producteur agricole. Un comité d’orientation, dans lequel chaque catégorie de sociétaire est représentée, se réunit également trois fois par an.  Aujourd’hui, La Bio d’ici compte quatre salariés pour trois équivalents plein temps. Une embauche est prévue.  Elle vend près des trois quarts de ses produits à des organismes de restauration collective scolaires. Les restaurants d’entreprise, les restaurants classiques et les magasins en vrac achètent le reste en pourcentage à peu près égaux. Le chiffre d’affaires total est de 1,3 millions d’euros. Ce total pourrait être amené à augmenter, mais pas à exploser, car La Bio d’Ici compte rester liée à son territoire.

 

          Le fruit d’un cheminement personnel vers le collectif

 

La Bio d’ici est le fruit de la reconversion de Christine Viron, qui travaillait auparavant dans la grande distribution. « J’étais déjà familière avec les problèmes posés par les perturbateurs endocriniens et ma prise de conscience s’est accélérée quand mon fils a commencé à manger à la cantine scolaire » raconte-t-elle. Elle lance La Bio d’ici en 2011 après un travail préparatoire de plusieurs mois. Créée sous forme d’association avant de devenir une SIC, la structure a reçu l’aide des collectivités locales et de différents organismes privés. Avec le retrait progressif de l’aide publique, l’année 2013 a été plus difficile. La participation au capital fin 2012 et le financement de 6000 € octroyé par la Fondation Alpes Contrôles en 2013 lui ont permis de faire face aux difficultés financières et de boucler l’année.

 

Aujourd’hui, La Bio d’ici a atteint un certain équilibre financier et projette de se développer auprès des restaurants classiques, notamment haut de gamme. Le développement de l’activité est aussi conditionné par la politique nationale en matière de restauration scolaire. « Il y a aujourd’hui 8 à 10% de produits bio dans les cantines en France, rappelle Christine Viron. On est donc loin des objectifs du Grenelle de l’Environnement annoncés en 2007, mais une première marche significative devrait bientôt être franchie car le seuil de bio obligatoire va passer à 20% en 2022 ». Cela devrait permettre de faire progresser l’activité de La Bio d’ici, mais le modèle économique restera serré, car le coût des denrées ne représente qu’une petite partie du coût d’un repas en cantine : pour un repas facturé aux parents entre 4 et 5 euros, le coût réel est souvent compris entre 10 et 12 euros, dont seulement 1,5 à 2 euros de denrées alimentaires….