8 janvier 2024

Retour sur le parcours de l’Atelier Rebond, acteur engagé dans l’accompagnement à la transition professionnelle

La Fondation Alpes contrôles est allée à la rencontre de Pernelle Vodinh, co-fondatrice de l’Atelier Rebond.

Située à Faverges l’association Atelier Rebond est née de deux envies : lutter contre le gaspillage alimentaire et accompagner les personnes en transition professionnelle. L’élaboration du projet a débuté mi 2020 pour démarrer officiellement en janvier 2022 avec l’accueil de 4 salariés en insertion professionnelle. En 2021, la Fondation Alpes Contrôles a soutenu l’association à hauteur de 9 000 € dans le but de contribuer au lancement de ses activités.

Pouvez-vous nous présenter l’Atelier Rebond ?

Pernelle Vodinh : Notre raison d’être, c’est d’accompagner des salariés en transition professionnelle vers un retour à l’emploi durable. En tant qu’atelier d’insertion, nous accueillons des personnes qui ont des problématiques sociales diverses qui ne leur permettent pas aujourd’hui d’assurer un poste 35h par semaine.

Les personnes qui viennent chez nous bénéficient d’un parcours complet. Les contrats de nos salariés ont une durée maximum de 2 ans et chaque contrat varie en fonction du parcours de chacun. Notre spécificité c’est d’avoir assez de flexibilité pour qu’ils puissent partir de l’atelier du jour au lendemain s’ils ont l’opportunité d’intégrer une formation qualifiante ou de s’engager dans un emploi durable.

Notre activité d’insertion s’appuie sur la récupération de fruits et légumes invendus et destinés à être jetés, puis de les transformer en confiture, tartinade et pickles.

C’est un travail très manuel qui ne nécessite pas de prérequis, ce qui permet à tout le monde d’intégrer l’Atelier Rebond. C’est grâce à cette activité que les personnes que nous accueillons vont réapprendre les savoir-faire et les savoir-être en entreprise.

En parallèle, nous proposons des ateliers en interne que nous mutualisons avec d’autres structures sur divers thèmes, tels que : comprendre son bulletin de salaire, développer la confiance en soi, s’entrainer à passer un entretien d’embauche, valoriser son image…

Quel est le fonctionnement de votre association ?

Actuellement il y a 3 permanents et 8 salariés en CDDI.

Nous comptons également une quinzaine de bénévoles qui nous prêtent main forte sur l’ensemble des activités de l’atelier et les livraisons. Leur soutien est indispensable au bon fonctionnement de notre association.

Chaque année, l’État définit un nombre de postes en insertion. La première année, nous avons accueillis 4 personnes pour lancer la structure, tester l’outil de production ainsi que notre capacité à accompagner les salariés. Aujourd’hui ils sont 8 et nous prévoyons d’atteindre 10-12 places. Cet objectif nous permettrait de trouver un équilibre et une stabilité financière.

Les postes en insertion sont financés par l’Etat qui reverse un petit plus pour l’encadrant technique qui est un poste important chez nous. Il faut savoir qu’en tant que chantier d’insertion nous n’avons pas le droit d’être concurrentiel, par conséquent, notre chiffre d’affaire est limité.

Nous avons également un nombre de sorties positives (c’est à dire, le nombre de personnes qui ont trouvé un emploi durable ou qui sont entrées en formation qualifiante suite à leur participation à nos activités) à atteindre par an. A ce jour, 7 salariés ont retrouvé le chemin de l’emploi suite à leur passage à l’Atelier REBOND.

Comment récupérez-vous la marchandise et que faites-vous de vos productions ?

Nous sommes partenaires de 4 supermarchés, à Faverges, Thônes, Ugine et Saint Jorioz, qui nous donnent les fruits et légumes invendus. Nous revendons une partie de notre production chez eux et avons 86 autres points de vente sur les départements Savoie, Haute Savoie et Isère.

Nous développons par ailleurs des produits pour des événements sportifs ou des entreprises. Par exemple, nous proposons en fin d’année des coffrets contenants des produits de l’atelier Rebond et de notre partenaire les salaisons du Mont Charvin qui produit des saucissons.

Depuis la création de l’atelier, de quoi êtes-vous la plus fière ?

Je dirais la bonne entente de l’équipe. Nous faisons tout pour permettre aux membres de l’association de travailler dans un cadre confortable. Nous sommes strictes sur les horaires et sur les conditions d’hygiène mais sur le reste c’est plutôt bon enfant.


De quelle manière le soutien de la Fondation Alpes Contrôles vous a-t-il aidé ?

Le soutien financier de votre Fondation nous a bien aidé au lancement de l’activité, notamment pour l’achat de notre véhicule de collecte, l’équipement de la cuisine et la création des vestiaires.

Le soutien de fondations telles que la vôtre est nécessaire au lancement d’une association. Cela nous permet de nous équiper en matériel indispensable aux activités de la structure et d’obtenir la confiance d’autres partenaires.

Quels sont vos futurs projets ?

La priorité est de sécuriser l’activité. Nous espérons être labélisés Bio d’ici le printemps prochain afin de pouvoir transformer les productions des maraichers locaux et mieux les valoriser. Nous souhaitons également faire l’acquisition d’un autoclave (appareil de stérilisation) qui nous permettrait de fabriquer des soupes et des compotes pour diversifier notre offre.

Pour la suite, nous recherchons des soutiens sur l’exploitation car l’accompagnement a un coût. Nous avons besoin de financer des postes administratifs par exemple.

Pour en savoir plus sur l’Atelier Rebond rendez-vous sur son site internet, Facebook, Instagram et Linkedin