Bois’Cyclerie

Située à Faverges (74) l’association la Bois’Cyclerie développe une démarche d’économie circulaire locale, sociale et solidaire en retravaillant du bois de récupération et en le transformant en meuble d’aménagement ou en objet du quotidien. Elle poursuit ses activités depuis avril 2022 grâce la mobilisation de ses bénévoles, à l’engouement collectif suscité autour du projet et aux soutiens de ses mécènes telle que la Fondation Alpes Contrôles. Après 15 mois d’activité de la Bois’ Cyclerie, Sébastien Augier et Luc Ginger retrace le parcours de leur matériauthèque, de sa genèse à aujourd’hui.

Pouvez-vous nous raconter la genèse de la Bois’Cyclerie ?

Sébastien Augier : Après avoir travaillé dans le domaine du tri et de la réduction des déchets, j’ai souhaité aller plus loin en prenant un cap entrepreneurial à travers la création d’une matériauthèque spécialisée dans le bois. Nous nous sommes aperçus que le bois était le matériau le plus réutilisé parmi les « déchets » de chantier. D’autre part, je souhaitais créer un projet local en m’implantant à Faverges, la commune où je réside. Avec cette idée en tête, je suis allé à la rencontre d’autres personnes sensibles à ce type de projet d’économie circulaire.

Luc Ginger : j’ai tout de suite accroché lorsque Sébastien m’a parlé de sa matériauthèque car nous partageons la même philosophie, les mêmes valeurs de partage et de savoir-faire. Nous sommes également tous les deux impliqués dans le monde associatif local en tant que bénévoles. Après avoir fait maturer nos réflexions avec un noyau de 5 personnes, le projet a réellement démarré avec le prêt de nos locaux par l’EMI Guy Yver qui accueille des jeunes en situation de handicap. En associant ce public dans certaines de nos activités, nous rajoutons une dimension sociale qui nous tient à cœur.

Pouvez-vous nous raconter comment fonctionne votre association au quotidien ?

Sébastien Augier : Tous les mercredis, nous réalisons des ateliers avec les adolescents en situation de handicap. Nous ouvrons également nos portes au public tous les 1ers samedis de chaque mois. Le reste du temps, nous organisons notre activité entre la collecte de bois auprès des particuliers ou des professionnels, l’organisation de séminaires pour les entreprises et la communication autour de l’association.

Où en êtes-vous aujourd’hui ? Pouvez-vous nous citer quelques projets réalisés depuis la création de votre association ?

Sébastien Augier : Depuis notre ouverture en 2022, nous sommes passés de 30 à 180 adhérents constitués principalement d’artisans, d’architectes et de particuliers. Nous avons un noyau de bénévoles grâce à qui nous pouvons fonctionner et réaliser des ateliers WeCanDoo. Notre fierté c’est surtout d’avoir pu éviter 30 tonnes de bois à la déchetterie.

Luc Ginger : Nous travaillons avec des entreprises, des promoteurs ou des bailleurs sociaux. Pour citer quelques exemples, nous avons récupéré des volets en bois d’une résidence de Haute-Savoie Habitat pour les transformer en table de pique-nique et en composteurs. Nous avons également travaillé avec une classe de l’école René Cassin à Faverges afin de réaliser le « banc du réconfort».

Que vous a permis le soutien de la Fondation Alpes Contrôles et quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris que vous étiez le « coup de cœur » des collaborateurs d’Alpes Contrôles ?

Sébastien Augier : Avec l’Ademe, la Fondation Alpes Contrôles a été l’un des premiers mécènes à nous soutenir. Cette marque de confiance a été une force pour continuer à nous développer et obtenir d’autres soutiens. La première dotation de 4000 euros versée par la fondation nous a permis d’acquérir du matériel nécessaire au lancement de nos activités.

Luc Ginger : Le vote coup de cœur a été une agréable surprise. C’est très valorisant et cela montre qu’il y a un engouement collectif autour de notre matériauthèque. Ce genre de nouvelle motive nos administrateurs, nos bénévoles et prouve qu’ils ne sont pas seuls à croire en ce projet qui est le fruit d’une intelligence collective.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Sébastien Augier : Pour continuer à nous développer, nous souhaitons agrandir nos locaux. Cela nous permettrait d’accueillir des ateliers qui sont très demandés par nos adhérents face à l’engouement du « faire soi-même ». Le prochain investissement sera l’acquisition d’un véhicule car la logistique constitue une bonne partie de notre activité pour la collecte du bois. Et au-delà de l’acquisition de matériel, nous souhaiterions nous structurer pour dégager un salaire à 80%. Nous pourrions ainsi accélérer le développement de l’association et accroitre son impact.

 

Découvrez le site internet de la Bois’Cyclerie et écoutez son podcast sur France Inter.