24 octobre 2023
La Bois’Cyclerie : projet Coup de Coeur
Il y a un an, nos collaborateurs votaient pour leur projet « Coup de Coeur » parmi les lauréats sélectionnés par la Fondation Alpes Contrôles. C’est l’association la Bois’Cyclerie qui avait remporté les votes. Par conséquent, elle a bénéficié d’une dotation financière supplémentaire à hauteur de 800€. En septembre dernier, la Fondation Alpes Contrôles est allée à la rencontre de Sébastien Augier, Fondateur et coordinateur de la Bois’Cyclerie et Luc Ginger, Co-Président de l’association.
Située à Faverges l’association La Bois’Cyclerie développe une démarche d’économie circulaire locale, sociale et solidaire en retravaillant du bois de récupération et en le transformant en meuble d’aménagement ou objet du quotidien. Elle poursuit ses activités depuis avril 2022 grâce la mobilisation de ses bénévoles, à l’engouement collectif suscité autour du projet et aux soutiens de ses mécènes dont fait partie laFondation Alpes Contrôles. Après 15 mois d’activité de la Bois’ Cyclerie, Sébastien Augier et Luc Ginger retracent le parcours de leur matériauthèque, de sa genèse à aujourd’hui.
Fondation Alpes Contrôles : Pouvez-vous nous raconter la genèse de la Bois’cyclerie ?
Sébastien Augier : Après avoir travaillé dans le domaine de la logistique en milieu hospitalier puis d’avoir conduit un programme de prévention des déchets dans une collectivité, j’ai souhaité aller plus loin en prenant un cap entrepreneurial à travers la création d’une matériauthèque spécialisée dans le bois. Nous nous sommes aperçus que le bois était le matériau le plus réutilisé parmi les « déchets » de chantier, secteur qui est responsable de 70% de la production des déchets en France. D’autre part, je souhaitais créer un projet local en m’implantant à Faverges, la commune où je réside. Avec cette idée en tête, je suis allé présenter mon projet à d’autres personnes sensibles à ce type de projet d’économie circulaire.
Luc Ginger : j’ai tout de suite accroché lorsque Sébastien m’a parlé de sa matériauthèque car nous partageons la même philosophie, les mêmes valeurs de partage et de savoir-faire. Nous sommes également tous les deux impliqués dans le monde associatif local en tant que bénévoles. Après avoir fait maturer nos réflexions avec un noyau de 5 personnes, le projet a réellement démarré avec la création d’une association pour porter le projet et la mise à disposition par la fondation OVE (Oeuvre des Villages d’Enfants) de locaux situés dans un Institut Médico Educatif qui accueille des jeunes en situation de handicap qui a été déterminante pour nous lancer. En associant ce public dans certaines de nos activités, nous rajoutons une dimension sociale qui nous tient à cœur.
Fondation Alpes Contrôles : Pouvez-vous nous raconter comment fonctionne votre association au quotidien ?
S. Augier : Tous les mercredis après-midi, la vente de bois est ouverte aux adhérents et dans ce même créneau, nous réalisons des ateliers avec les adolescents et adultes en situation de handicap. Nous ouvrons également nos portes au public tous les 1ers samedis après-midi de chaque mois. Le reste du temps, nous organisons notre activité entre la collecte de bois auprès des particuliers ou des professionnels, l’organisation de séminaires pour les entreprises et la communication autour de l’association. Des rendez-vous sont possibles pour accueillir des groupes qui souhaitent découvrir notre projet et pourquoi pas les inspirer pour le dupliquer sur leur territoire.
Fondation Alpes Contrôles : Où en êtes-vous aujourd’hui ? Pouvez-vous nous citer quelques projets réalisés depuis la création de votre association ?
S. Augier : Depuis notre ouverture en 2022, nous sommes passés de 30 à 180 adhérents, constitués principalement de particuliers puis quelques artisans menuisiers, ébénistes et charpentiers. Nous avons un noyau d’une quinzaine de bénévoles motivés grâce à qui nous pouvons fonctionner. Nous proposons des ateliers de fabrication de « planches apéros », via la plateforme WeCanDoo, qui permettent à des novices en bricolage d’apprendre le métier du bois, le temps d’une soirée ou d’une matinée. 100 % des participants en ressortent satisfaits. Notre fierté c’est surtout d’avoir pu « sauver » 30 tonnes de bois de la déchetterie.
L. Ginger : Nous travaillons avec des entreprises, des promoteurs ou des bailleurs sociaux. Pour citer quelques exemples, nous avons récupéré des volets en bois d’une résidence de Haute-Savoie Habitat pour les transformer en table de pique-nique et en composteurs. Nous avons également travaillé avec une classe de l’école René Cassin à Faverges afin de réaliser le « banc du réconfort ». Nous avons fabriqué des carrés potagers pour une autre école de Faverges à partir d’un abri de jardin démonté.
Fondation Alpes Contrôles : Que vous a permis le soutien de la Fondation Alpes Contrôles et quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris que vous étiez le « coup de cœur » des collaborateurs d’Alpes Contrôles ?
S. Augier : La Fondation Alpes Contrôles a été l’un des premiers mécènes à nous soutenir, avec l’ADEME. Cette marque de confiance a été une force pour continuer à nous développer et obtenir d’autres soutiens. Nous avons eu le sentiment d’être dans la bonne direction avec ce projet. La première dotation de 4000 euros versée par la fondation nous a permis d’acquérir du matériel nécessaire au lancement de nos activités : brosseuse et ponceuse pour nettoyer le bois ; scie circulaire et scie sur table pour la découpe ; perceuse et visseuse, etc.
L. Ginger : Le vote coup de cœur a été une agréable surprise. C’est très valorisant et cela montre qu’il y a un engouement collectif autour de notre matériauthèque. Ce genre de nouvelle motive nos administrateurs, nos bénévoles et prouve qu’ils ne sont pas seuls à croire en ce projet qui est le fruit d’une intelligence collective.
Fondation Alpes Contrôles : Quelles sont les prochaines étapes ?
S. Augier : Pour continuer à nous développer, nous souhaitons pouvoir bénéficier de plus d’espace et ainsi agrandir nos locaux. Cela nous permettrait de proposer des ateliers de fabrication et réparation qui sont très demandés par nos adhérents face à l’engouement du « faire soi-même ». Le prochain investissement sera l’acquisition d’un véhicule car la logistique constitue une bonne partie de notre activité pour la collecte du bois. Et au-delà de l’acquisition de matériel, nous souhaiterions nous structurer pour dégager un salaire à 80%. Nous pourrions ainsi accélérer le développement de l’association et accroître son impact.
Pour en savoir plus sur la Bois’cyclerie rendez-vous sur son site internet
Retrouvez également ici un podcast France Inter dédié à l’association.
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